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Matière : Etudes de textes littéraires

Enseignante :Mme KEBILENE

Niveau : 3ème année Licence

Groupes : 1, 2, 3 et 4

                                                 L’Intertextualité

Lieu de rencontre du préfixe latin « inter [1]» et du nom textualité. L’intertextualité est communément considérée comme étant « l’ensemble des relations qu’un texte entretient avec un ou plusieurs autres textes ».

 Dans les années soixante du siècle dernier, la critique littéraire a connu l’émergence du concept d’intertextualité, et ce, notamment avec  Julia Kristeva[2] et le groupe de théoriciens, nommé Tel quel, dont elle faisait partie. Pour Kristeva, la notion d’intertextualité est une "permutation de textes" : "Dans l’espace d’un texte plusieurs énoncés pris à d’autres textes se croisent et se neutralisent".

En effet, aucun texte n’est écrit à partir du néant. Tout écrivain « construirait son texte en exploitant des fragments de textes antérieurs », sans pour autant copier ou imiter les œuvres qu’il a lues auparavant.

L’intertextualité n’est pas toujours évidente et peut se manifester à travers des indices ou des fragments  introduits inconsciemment par l’auteur dans son texte.

Il est à noter que Kristeva s’est inspirée des concepts bakhtinien du dialogisme et de la polyphonie, dans ses travaux sur l’intertextualité. Par conséquent, les origines du phénomène de l’intertextualité remontent jusqu’à l’historien et théoricien de la littérature, Mikhaïl Bakhtine.

Après Kristeva, nombreux sont les théoriciens de la littérature qui se sont intéressés à l’intertextualité. Nous citerons particulièrement Gérard Genette, qui dans son ouvrage Palimpsestes[3] a évoqué le terme générique de transtextualité qu’il a défini comme suit :

« La transtextualité, ou la transcendance textuelle du texte(…) »correspond à « tout ce qui le met en relation, manifeste ou secrète, avec d’autres textes. »P.08

 

Genette a répertorié cinq types de transtextualité, parmi lesquels figure l’intertextualité :

1-L’intertextualité : « relation de coprésence entre deux ou plusieurs textes », « présence effective d’un texte dans un autre », « pratique traditionnelle de la citation », plagiat, allusion, « c’est-à-dire d’un énoncé dont la pleine intelligence suppose la perception d’un rapport entre lui et un autre auquel il renvoie nécessairement telle de ses inflexions. » P.09

 

2 -L’architextualité : la relation qu’un texte entretient avec la catégorie générique à laquelle il appartient.

3-La paratextualité : relation entre le texte proprement dit et l’ensemble qui le structure (titre, sous-titre, intertitre, préface, notes, etc.). Dimension pragmatique de l’œuvre. P.11

4- L’hypertextualité : « toute relation unissant un texte B (que j’appellerai hypertexte) à un texte antérieur A (que j’appellerai hypotexte) sur lequel il se greffe d’une manière qui n’est pas celle du commentaire. » Texte au second degré, «  texte dérivé d’un autre texte préexistant. Cette dérivation peut être soit de l’ordre, descriptif et intellectuel, où un métatexte(…) «  parle » d’un texte(…) Elle peut être d’un autre ordre, tel que B ne parle nullement de A, mais ne pourrait cependant exister tel quel sans A, dont il résulte au terme d’une opération que je qualifierai, provisoirement encore, de transformation, et qu’en conséquence il évoque plus ou moins manifestement, sans nécessairement parler de lui et le citer. »P.12

5-La métatextualité : relation de « commentaire », « qui unit un texte à un autre texte dont il parle, sans nécessairement le citer (le convoquer), voire, à la limite, sans le nommer. [...]                C’est par excellence la relation critique". P.13

Les différents types d'intertextualité ou de transtextualité selon la terminologie de Genette peuvent avoir des fonctions très différentes. Parmi lesquelles, nous retrouvons :

- La fonction référentielle : c’est la présence dans un texte de l’effet de réel, et ce, à travers les différents moyens employés. Le récit donne l'illusion qu'il se reporte à la réalité.

- La fonction éthique : le renvoi intertextuel, témoignant de la culture du narrateur, renforce son ethos ou sa crédibilité.

- La fonction argumentative : la référence à un texte reconnu et faisant autorité peut servir de justification à un propos ou une attitude.

- La fonction herméneutique : le renvoi à un intertexte fait toujours sens et par conséquent, il simplifie ou complique le sens du texte lu.

- La fonction ludique : l'intertexte implique un jeu de décodage, de la part du lecteur, et par conséquence, instaure une connivence culturelle entre l’auteur et ses lecteurs.

- La fonction critique : l'intertexte peut être malmené de différentes façons, de la simple parodie à la condamnation la plus acerbe.

- La fonction métadiscursive : le regard du texte sur un autre texte est parfois, pour le

récit, une façon indirecte (implicite) de commenter son propre fonctionnement.

 

Les « pratiques imitatives » est une expression qui désigne « les différentes formes ou genres qui permettent à un auteur de produire un texte (T2) attribué, sérieusement ou non, et de manière plus ou moins explicite, au modèle dont il s’est inspiré (T1). Dans cette définition volontairement très vaste s’intègrent des productions diverses, du plagiat à la charge, de la supposition d’auteur à la satire. Les plus connues sont le pastiche et la parodie. »

Paul ARON, Le pastiche et la parodie, instruments de mesure des échanges littéraires internationaux

Le Pastiche

Le mot pastiche vient de l’italien pasticcio, soit « mélange » de plusieurs styles.

 Le pastiche désigne :

1/ Une œuvre artistique ou littéraire dans laquelle l'auteur imite en partie ou totalement l'œuvre d'un maître ou d'un artiste en renom par exercice, par jeu ou dans une intention parodique.

2/Imitation ou évocation du style d'un écrivain, d'un artiste ou d'une école sans qu'il y ait reproduction d'une œuvre particulière.

3/ Ouvrage d’imitation ; imitation du style d'une époque ou d'un genre.

Le pastiche est une imitation du style d'un auteur (à la manière de …), qui ne vise ni le plagiat ni la parodie ni la caricature. Imitation soit par jeu, soit à dessein de suggérer la critique des procédés que l’on contrefait.

 « On définira le pastiche comme l’imitation des qualités ou des défauts propres à un auteur ou à un ensemble d’écrits. Ainsi considéré, le pastiche se réalise en deux temps : il consiste à repérer le ton ou le style d’un auteur puis à le transposer dans un texte nouveau. L’imitation peut être fidèle, approximative ou même seulement allusive, prendre pour objet un écrivain, un texte particulier, un courant littéraire, mais quelle que soit sa visée ou sa portée, le pastiche développe une écriture inséparablement mimétique et analytique… »

Paul Aron, Histoire du pastiche, 2008.

La parodie

La parodie désigne une œuvre littéraire ou artistique qui transforme une œuvre préexistante de façon comique, ludique ou satirique. Mais l'usage populaire, ainsi que les définitions des poéticiens et des parodistes ont donné à la parodie des acceptions plus larges, souvent aussi plus confuses.

Il faut d'abord souligner que la parodie ne se limite pas aux domaines de la littérature et de l'art, mais qu'elle fait partie de notre expérience quotidienne. Du moment qu'on considère comme parodique tout discours reprenant un autre discours avec une intention comique, ludique ou satirique, une bonne part des discours que nous tenons quotidiennement peuvent être qualifiés de parodiques.

 

L’objectif avoué de la parodie est de faire rire : elle imite le texte source de façon satirique. Ce qui revient, la plupart du temps, à changer son genre, son niveau de langue, son registre, ou encore son cadre. L’objectif de la parodie, comme celui du pastiche, est de créer une complicité avec le lecteur. Cependant, cette complicité est plus ironique et mordante dans la parodie que dans le pastiche. (Rem   arque : Ce n’est pas toujours l’auteur du texte-source qui est la cible des moqueries de la parodie.)

Bibliographie :

KRISTEVA, Julia, Séméiotikè. Recherches pour une sémanalyse, Paris, Seuil, 1969.

GENETTE, Gérard, Palimpsestes, La littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982. Réimprimé en 1992.

                                             

                                                   Le réalisme

Par réaction contre le romantisme, se développe, à partir de 1850, le réalisme, qui deviendra plus tard le naturalisme.  

Ce mouvement s'est préoccupé de décrire fidèlement la réalité et de rejeter l'idéalisation de la société.

Ses caractéristiques:

   1- Critique de l’idéalisme romantique : les romanciers réalistes s'accordent tous pour critiquer les excès de la prose romantique. Le sort du lecteur romantique est abordé par Flaubert, à travers le destin de son personnage Emma Bovary (bovarysme).

    Sujets contemporains : les écrivains se rendent compte qu’il existe une véritable poésie du quotidien et du contemporain. Les intrigues, qui sont de plus en plus sobres, puisent dans le quotidien.

    Utilisation de la description détaillée et la mise en évidence des rapports de l’homme et de son milieu.

 Le roman véhicule du savoir, il possède un contenu pédagogique, et s’efforce d’employer un lexique précis et documenté.

 

 

 



[1] Signifie « entre » ou plus précisément un lien ou une relation qui s’établie entre plusieurs « éléments » (au moins deux).

[2] Dans son ouvrage Séméiotikè. Recherches pour une sémanalyse, Paris, Seuil, 1969.

[3] Gérard, Genette, Palimpsestes, La littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982. Réimprimé en1992.

 

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