Textes historiques en langue française Master 01- S01
Topic outline
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L'objectif du module est de s'intéresser à des exemples de textes historiques en langue française liés à l'histoire contemporaine de l'Algérie, qui sont destinés aux étudiants de la première année de master, spécialité " histoire de la résistance et le mouvement national algérien " Ils soulèvent des interrogations historiques en rapport avec l'histoire nationale. Et à travers ces interrogations, l'étudiant apprend le contenu, le contexte, et les connotations, d'autant plus que ces textes posent une double problématique historique et linguistique.
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Faculté : faculté des sciences humaines et sociales
Département : Histoire
Niveau : Deuxième Année Master
Spécialité : Histoire de la résistance et le mouvement national
Matière : Textes historiques en langue française
Unité d'enseignement : Horizontal
Type de cours : Conférence
Semestre : Premier
Coefficient : 01
Volume horaire semestriel : 15 semaines
Volume horaire hebdomadaire : 1 h 30m
Espace de communication :
- Mail : mohammed.houas@univ-dbkm.dz
- Salle : 49
- Jour :
· Mercredi
· Heure : 13h 30m – 15h 00m
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Les objectifs du module sont les suivants :
Objectif linguistique : contrôler les outils linguistiques à travers ces textes, en expliquant leurs termes, tels que des personnages historiques, qui ont eu un impact significatif sur le cours des événements historiques destinés à l’étude, ainsi que par des contenus historiques
Objectif historique : Aborder un certain nombre de questions historiques dans l’histoire contemporaine de l’Algérie, précisément de la période d’occupation, de la résistance nationale et de la révolution algérienne, et donc une forme d’approfondissement des connaissances historiques.
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L’étudiant en Master histoire, et même en licence, a abordé de nombreux contenus historiques liés à l’histoire moderne et contemporaine de l’Algérie, notamment à l’époque de l’occupation française, comme ceux associés au mouvement national et à la révolution algérienne, a titre d’exemple Manifeste de l’Algérie en février 1943, Déclaration du 1er novembre 1954 Déclaration du Gouvernement provisoire du 20 septembre 1958 et de nombreux textes historiques liés au Mouvement national et à la Révolution, tant sur le plan algérien que français... Et c’est ce fond de connaissances que les textes historiques aborderont dans les modèles de texte ou dans ce que l’on appelle la "pédagogie textuelle"
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Texte n°01 : Les causes et conséquences de l'incident de l'éventail 1827
Texte n° 02 : Convention entre le général en chef de l’armée française et Son Altesse Le Dey D’Alger
Texte n°03 : Traité de la Tafna, 1837.
Texte n° 04 : La Bataille de Constantine 1836 – 1837
Texte n° 05 : La Résistance de Cheikh Bounaamaa 1881-1908
Texte n ° 06 : Lettre de l’Émir Khaled à Woodrow Wilson, Président des États-Unis d’Amérique (mai 1919)
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Le texte historique relate des évènements historiques, passés ou analyse une situation donnée. L’évènement n’est pas inventé. Le discours historique est informatif ou explicatif lors de la présentation d’un fait d’histoire. Le discours historique est narratif dans les témoignages d’une personne qui raconte ses fait et gestes (au style direct) durant une bataille par exemple. Le discours historique est argumentatif dans la présentation du combat d’un héros (bravoure, engagement, sacrifice, etc.).Il peut être objectif lorsqu’on informe d’un fait d’histoire comme il peut être objectif et subjectif lorsqu’on y introduit un témoignage.
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AVANT-PROPOS En juin 1830, un corps expéditionnaire français, fort de plus de 35 000 hommes, débarquait sur les plages de Sidi-Ferruch, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Alger. Trois semaines plus tard, la capitale algérienne capitulait. A l'origine de cette agression, et la justifiant, selon les historiens coloniaux, il y aurait eu le fameux «coup d'éventail » donné par le dey Hussein à Pierre Deval, consul de France. La connaissance de cet événement, si important par ses conséquences, est étrangement elliptique. L'imaginaire populaire (français et algérien) a comme comprimé le temps : entre le geste malencontreux du dey et le début des démêlés de la France avec Abd elKader, on a l'impression qu'il ne s'est passé que quelques mois. Or le coup d'éventail date de 1827 et l'émergence d'Abd el-Kader de 1833-34. Sept années s'étaient écoulées, soit presque la durée de la Guerre d'Algérie, et plus que celle de la Seconde Guerre mondiale ! Mieux encore, l'expédition de 1830, présentée comme une punition pour venger l'outrage subi par le consul de France, fut rien moins qu'un acte spontané puisque la réaction survint trois ans après l'insulte. Voilà qui diminue singulièrement la crédibilité de la justification traditionnelle de l'expédition.
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Texte n° 02 : Convention entre le général en chef de l’armée française et Son Altesse Le Dey D’Alger
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Comme autant de défis à la dépossession et à l'inégalité coloniales, bien des combats que l'on peut qualifier de " démocratiques " ont été menés dans l'Algérie sous domination française par des membres des deux communautés, ensemble ou séparément. Nés du refus des discriminations comme de l'irrépressible aspiration individuelle et collective à se faire reconnaître, à s'exprimer, à s'organiser, à s'émanciper, ils ont investi tout à la fois l'activité sociale et professionnelle, les formes diverses de l'art et de la culture, l'espace civique et politique.
D'espoirs en déconvenues, d'échecs en nouvelles formes d'action, autant de mobilisations qui, conduites au nom d'un idéal républicain ouvertement bafoué pour le plus grand nombre, ou en quête d'une identité algérienne à retrouver / à construire, auront ouvert la voie à l'affirmation nationale. Sans prétendre à l'exhaustivité, ce volume rassemble une trentaine d'études, d'une focale plus ou moins resserrée, dues à des chercheurs de spécialités et de convictions diverses, représentant au moins trois générations et venus des deux rives de la Méditerranée, ou d'encore ailleurs.
Ils illustrent la variété des pistes s'ouvrant dans ce vaste chantier que reste l'histoire de la colonisation et des forces qui se sont dressées contre elle. A interroger le cheminement obstiné de la revendication démocratique dans un contexte aussi oppressif, de tels travaux en appellent, chacun à sa manière, au pouvoir des idées, à l'acceptation du pluralisme et de la tolérance et au défi qu'en toutes circonstances, des hommes et des femmes savent relever pour plus de liberté.
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Le Fell ou la nuit colonialeL’Histoire de la colonisation française de l'Algérie révèle des atrocités commises contre les Arabes nulle part atteintes ailleurs, en particulier lors de la conquête du pays. Bugeaud et ses officiers se faisaient concurrence à qui décapite le plus de combattants algériens. Celui qui illustre cette monstruosité et qui dépassa, dans ce type de comportement horrible, les Pélissier (colonel qui fut promu général, puis Maréchal après son héroïsme des enfumades-voir plus loin), les Bourmont, les Damrémont, et bien d’autres héros sur les crimes de masses des civils, fut certainement le colonel Lucien montagnac.François Joseph Lucien de Montagnac (Pouru-aux-Bois, 27 mai 1803 – Sidi-Brahim, 23 septembre 1845) est un officier français, responsable de nombreux massacres à l'encontre des populations civiles durant la conquête de l'Algérie.Le 18 juillet 1841, il est élevé au grade de chef de bataillon. Pendant cette période, il s'illustre par sa brutalité à l'égard des populations locales. « Nous nous sommes établis au centre du pays… brûlant, tuant, saccageant tout, écrit-il le 2 mai 1843. Quelques tribus pourtant résistent encore, mais nous les traquons de tous côtés, pour leur prendre leurs femmes, leurs enfants, leurs bestiaux. » Son acharnement n'épargne pas les femmes : « On en garde quelques-unes comme otages, les autres sont échangées contre des chevaux, et le reste est vendu à l’enchère comme bêtes de somme. » et il vante les exécutions sommaires qu'il multiplie. Dans sa correspondance lors de la conquête d'Algérie, publiée par son neveu, on trouve les phrases suivantes: « Voilà, mon brave ami, comment il faut faire la guerre aux arabes : tuer tous les hommes jusqu’à l’âge de quinze ans, prendre toutes les femmes et les enfants, en charger des bâtiments, les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs ; en un mot en finir anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens… », et aussi: « [...] Qui veut la fin veut les moyens. - selon moi, toutes les populations qui n’acceptent pas nos conditions doivent être rasées, tout doit être pris, saccagé, sans distinction d’âge ni de sexe ; l’herbe ne doit plus pousser où l’armée française a mis le pied ».« … Tout ce qui vivait fut voué à la mort… On ne fit aucune distinction d’âge, ni de sexe… En revenant de cette funeste expédition plusieurs de nos cavaliers portaient des têtes au bout de leurs lances… »Il écrira : « Pour chasser les idées qui m’assiègent parfois, je fais couper des têtes, non pas des têtes d’artichauts, mais bien des têtes d’hommes. » (Lettre datée du 31 mars 1842). Il confirmera à plusieurs reprises ses faits d’armes par des relations épistolaires• • Lucien de Montagnac, Lettres d'un soldat, neuf ans de campagne en Afrique, Plon, Paris, 1885, lettre à un ami, 15 mars 1843, p. 299 :« On ne se fait pas d'idée de l'effet que produit sur les Arabes une décollation de la main des chrétiens : ils se figurent qu'un Arabe, qu'un musulman, décapité par les chrétiens ne peut aller au ciel ; aussi une tête coupée produit-elle une terreur plus forte que la mort de cinquante individus. Il y a déjà pas mal de temps que j'ai compris cela, et je t'assure qu'il ne m'en sort guère d'entre les griffes qui n'aient subi la douce opération. Qui veut la fin veut les moyens, quoi qu’en disent nos philanthropes. Tous les bons militaires que j’ai l’honneur de commander sont prévenus par moi-même que s’il leur arrive de m’amener un Arabe vivant, ils recevront une volée de coups de plat de sabre. (...) Voilà, mon brave ami, comment il faut faire la guerre aux Arabes: tuer tous les hommes jusqu’à l’âge de quinze ans, prendre toutes les femmes et les enfants, en charger des bâtiments, les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs; en un mot, anéantir tout ce qui ne rampe pas devant nous comme des chiens. »• • Ibid., lettre à sa sœur, 19 décembre 1844, p. 427 : « Et ces malheureuses populations aujourd'hui si vivaces, si belles, que deviendront-elles ? Elles iront toutes mourir de misère sur le bord d'une fontaine tarie ; celles qui échapperont au désastre viendront s'étioler sous les miasmes de notre civilisation infecte, et s'éteindre bientôt. Tel est pourtant le sort réservé à tous ces êtres que les évènements ont placés sous notre domination. Là où nous passons, tout tombe. »
Dr AB Benzair
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Texte n ° 06 : Lettre de l’Émir Khaled à Woodrow Wilson, Président des États-Unis d’Amérique (mai 1919)
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DANS de nombreux pays décolonisés se poursuit la quête lancinante des origines : la recherche du " père " de la nation. Cette recherche en paternité est bien plus complexe lorsque l'on aborde le cas de l'Algérie, très longtemps " liée " à la France et subissant ses effets politiques, culturels, économiques. La figure de Ferhat Abbas a longtemps dominé l'historiographie officielle, celle de Messali Hadj ayant été totalement occultée.
Et voilà que deux auteurs, l'un français, l'autre d'origine algérienne, Gilbert Meynier et Ahmed Koulakssis, nous proposent de remettre en perspective historique un autre personnage : l'émir Khaled, petit-fils du célèbre émir Abdelkader.
Arrivé en Algérie à l'âge de dix-sept ans venant de Syrie, l'émir Khaled, de son vrai nom Khaled Ben El Hachemi, se heurte à des mesquineries de toute sorte, qui lui font ressentir très vite la nécessité de se protéger par l'identité algérienne.