Résumé de section

  • À la fin de ce chapitre, il doit :

    • Comprendre la définition de l’eutrophisation et les mécanismes qui la provoquent dans les milieux aquatiques.
    • Identifier les principales causes de l’eutrophisation (apports excessifs de nutriments, notamment azote et phosphore, issus des activités humaines : agriculture, eaux usées, industrie…).
    • Décrire les conséquences écologiques de l’eutrophisation : prolifération d’algues et de macrophytes, diminution de l’oxygène dissous, mortalité piscicole, déséquilibre des communautés aquatiques, perte de biodiversité.
    • Analyser les indicateurs de l’état trophique d’un milieu aquatique et savoir reconnaître les signes d’eutrophisation.
    • Connaître les méthodes de prévention et de gestion de l’eutrophisation : réduction des apports en nutriments, restauration écologique, surveillance et traitement des eaux.
    • Utiliser la compréhension de l’eutrophisation pour proposer des stratégies de gestion durable des milieux aquatiques et limiter les risques pour la qualité de l’eau et la biodiversité.

    Ces objectifs lui permettront de maîtriser les enjeux liés à l’eutrophisation, d’identifier les situations à risque et de participer à la gestion préventive et corrective des milieux aquatiques.


      VI.  L'eutrophisation 

       Le terme « Eutrophe » est utilisé depuis longtemps en limnologie ; du Grec « Eu », bien ou vrai et « trophe » nourriture, il signifie donc bien nourri. Cela résume

    sommairement, mais explicitement, l’état d’un milieu naturel qui s’enrichit en une certaine catégorie de sels dissous qui induisent une surproduction végétale.

    Certains auteurs ont montré qu’il s’agit d’un phénomène naturel et bénéfique en matière de production aquatique de niveau primaire, ce dont profitent les organismes animaux des niveaux supérieurs de l’échelle alimentaire jusque et y compris les poissons. Dans ce cas normal, les sels dissous nutritifs, proviennent essentiellement du contact entre l’eau collectée par le bassin versant concerné avec le sol et les roches, il s’y ajoute des apports atmosphériques (soufre et azote), et oxygène.

    (feuilles mortes, animaux et leurs déjections), ce faible apport de matières organiques peut même contribuer à une eutrophisation harmonieuse.

    On note aussi que le terme eutrophisation est souvent mal employé et en général devenu synonyme de pollution, or c’est uniquement lorsque l’apport en sels dissous fertilisants ( et dans certains cas en matières organiques), devient  excessif, que la nature et l’intensité des processus naturels se modifient et qu’il se produit un bouleversement écologique aux conséquences néfastes : disparition de certaines espèces au profit d’autres ; ainsi il est mieux de parler d’hypertrophisation et d’hyperfertilisations.

    Il est noté aussi que le terme eutrophisation est utilisé pour désigner les changements provoqués, dans un écosystème aquatique, par un enrichissement en fertilisants.

    Le premier de ces changements consiste en une augmentation considérable de la production végétale phytoplanctonique et c’est de cette pullulation d’algues microscopique que découlent tous les maux imputables à l’eutrophisation :

    Dégradation de la qualité de l’eau (couleur, odeur, saveur, évolution des caractéristiques physiques et chimiques), mortalité de poissons, maladies de la peau, maladies virales.